vendredi 12 octobre 2012

Up and down

Mon Ipod m'a envoyé dans les oreilles il y a quelques jours ce magnifique remix signé Zero 7 d'un titre de Lambchop : Up with people

   
Avant même de vérifier le titre sur mon Ipod, j'avais une impression de m'élever, littéralement, un peu comme Björk dans le clip de It's oh so quiet ; le titre laissait une impression de renouveau, de promesse d'un jour nouveau, comme si, après avoir été mal, vous ne pouviez qu'aller mieux et que ce titre là allait vous y aider. N'allez pas penser que je suis au fond du trou mais j'entendais là un morceau totalement uplifting parce que je ne vois pas vraiment l'équivalent français de cet adjectif ô combien adéquat. Ce pourrait être "euphorisant" mais il y a un côté excité voire hystérique dans l'euphorie qui n'avait rien à voir avec le sentiment de bien être, de plénitude ou de réconfort, voire les trois à la fois qu'apportait ce morceau. Ce véritable baume pour le moral, je le sais pour avoir écouté l'original, je le dois bien plus aux remixeurs qu'aux remixés. Zero 7 a prodigué nombre de caresses auditives similaires durant sa carrière aidé en cela par des voix boulversantes : que ce soit Sia que j'ai découvert grace à eux sur leur premier album, Simple things, via, entre autres, Destiny.


Ou bien le très suédois, comme son nom l'indique, José Gonzalez.


Pour en revenir à leur remix d'Up with people, j'espère que la chanson vous met dans le même état que moi. Car je sais que les mêmes airs ne produisent pas nécessairement les mêmes effets. Ainsi en cherchant le morceau sur le Web, je suis tombé sur ce blog où l'auteur disait combien ce titre lui faisait immédiatement penser à certains éléments de l'automne et de l'hiver. Des éléments qu'il aime, certes, mais de l'automne et de l'hiver quand même ! Et l'automne et l'hiver, ça rime quand même plutôt avec down en ce qui me concerne. D'ailleurs, certains morceaux, au contraire des "uplifting", sont plutôt, pour continuer à user d'anglicismes, des downers. On a tous dans le coin de la tête une, deux, des milliards en fait de chansons tristes. Mais là encore, de même que je ne voulais pas parler d'euphorie quand j'évoquais les up, je ne veux pas parler de tristesse pour évoquer les down. En fait, si je dois trouver le pendant down à Up with people, je pense immédiatement, allez savoir pourquoi (ou allez écouter, ça revient au même) aux titres de Fink, et plus particulièrement Pretty little thing.


Voilà, qui pour moi, correspondrait plus à un jour de pluie. Un jour de pluie cool mais un jour de pluie. C'est bizarre d'ailleurs parce que ce morceau ne fait pas se sentir mal, mais bon, je sais qu'il amènera une touche de gris dans la palette de mes humeurs. Pas forcément le feelgood track pour continuer à faire chier tous les non anglophones. A propos de feelgood track, je n'en reviens pas de pas avoir mentionné dans mon post d'hier, l'incroyable We all feel better in the dark. Enfin si : j'avais prévu d'en parler et puis, mes pensées se bousculant (c'était précisément, d'ailleurs, l'objet du post), j'ai zappé. Pourtant il s'agit non moins pour moi du meilleur morceau des Pet Shop Boys (bon, OK, des Pet Shop Boys remixés par Brothers in Rythm), démontrant à nouveau comme la musique prévaut sur les paroles puisque Neil Tennant n'y chante que le titre du refrain du début à la fin. La guitare est parfaite, le piano aussi, bon d'accord ça gémit un peu (c'est un euphémisme) mais parfois on feel tellement better in the dark que ces choses là finissent par arriver. Ah : et désolé pour la vidéo Youtube - c'était la seule, fermez les yeux et laissez-vous porter.


J'ai un souvenir assez intime de feelgood song et n'entendez pas par intime un souvenir qui impliquerait que je sois nu. Juste seul en fait. C'était durant l'été 84, je travaillais pour la première fois en boîte à l'âge de 15 ans, ce qui, je vous l'accorde, est plutôt jeune, mais c'est comme ça. Je rentrais vers 5/6 heures du matin à mobylette la tête encore rempli des boums boums et autres basses de la boîte qui se trouvait à quelques kilomètres d'où je vivais (j'entends certains d'entre vous pensaient tout haut que, décidément, ma mère était inconsciente et ils n'auront pas tout à fait tort...). Il n'y avait à cette heure là encore personne dans les rues, et, même si c'était l'été, j'arrivais, trajet oblige, encore un peu transi à la maison. C'était les premières heures de la journée et les dernières minutes de la mienne. Et dans la maison où tout le monde dormait, j'allais chercher mon album d'Howard Jones pour aller le poser sur la platine du salon, la seule de la maison. Oui, Howard Jones, celui de What is love ? qui est d'ailleurs la chanson qui m'avait fait acheter l'album Human's lib. Accroupi près de la chaîne stéréo, je mettais mon casque sur les oreilles et là, j'écoutais sur une face Don't always look at the rain ou sur l'autre face Hide and seek, voire les deux.


Je ne sais toujours pas aujourd'hui quelle chanson je préfère à l'autre. Je sais ce que, pour beaucoup, vous allez sans doute penser : que c'est tristoune, loin d'être uplifting. Mais dans les lueurs des petites heures du matin par cet été de mes quinze ans, j'étais juste bien. Alors je pouvais éteindre la chaîne stéréo et aller me coucher.

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