samedi 27 octobre 2012

Toujours à l'West

Je tiens à dire d'entrée de jeu que ce n'est pas parce que j'ai un voyage planifié sur la Côte Ouest des Etats Unis que je vais à nouveau, ici, parler de ce son West Coast que j'ai déjà abordé hier. Pour ceux qui n'ont pas lu hier, laissez moi résumer : je disais que, pour moi, Steely Dan n'était pas la notion que j'ai du son West Coast. Et comment résumer cette notion dans la mesure où le son West Coast n'existe pas. Cherchant, précisément à le définir, j'ai été cherché sa définition sur Wikipedia où l'on nous parle de West Coast Jazz, West Coast blues, West Coast hip hop mais pas de West Coast rock. Aurais-je rêvé le concept ? En fait, non : sur la version française de Wikipedia, là, on parle de West Coast rock, autre appellation du soft rock. Ce devait être une appellation frenchie pour désigner ce qui venait alors (fin 70's, début 80's) des USA, une vision un peu fantasmée de la côte Ouest. Mon fantasme à moi, mon son West Coast si vous préférez, c'est un son un peu feutré où prédominent les claviers (piano ou synthétiseurs). Un son particulièrement américain qui, aujourd'hui, avec le recul, me paraît la seule alternative US crédible au son synthpop anglais qui régnait au début des années 80. A l'heure où, précisément, bon nombre d'artistes vont piocher dans les années 80 et donc dans le répertoire anglais, il m'est apparu logique que deux groupes américains sortent, coup sur coup, un album hommage à Hall & Oates : Koot Hoomi, pour des versions franchement décalées aux guitares psychédéliques, et The Bird and The Bee, beaucoup plus fidèles aux originaux avec, par exemple, cette reprise de Kiss on my list.



Dans ma West Coast music (c'est d'ailleurs amusant de définir comme West Coast, Hall & Oates qui venaient de la Côte Est...), il y a, en particulier pour les bidouilleurs de claviers, comme The Bird and The Bee, matière à inspiration. Ce son, de la même manière que ce son anglais des eighties, a des résonances contemporaines. M'est avis, par exemple, que Washed Out a pensé, de manière consciente ou inconsciente, à ces sons de claviers. J'ai lu un jour dans un papier que le son de Washed Out était comme celui, je le cite de mémoire, d'une vieille cassette qu'on aurait laissé traîner au soleil sur une plage en été. J'ai trouvé l'image assez jolie et adéquate. J'ajouterais, pour être précis, une K7 où on aurait laissé le Dolby pour enregistrer et qu'on aurait laissé traîner sur une plage de Californie.



N'allez pas là encore penser que ma discothèque fourmille de représentants de la West Coast music telle que je la définis ici. Toutefois, il est un disque que j'ai tout de suite adoré et qui continue de me poursuivre. Au sens propre du terme puisque, pas plus tard qu'il y a quelques jours, alors que je faisais mes courses au supermarché du coin, sort des enceintes Suddenly last summer des Motels.



C'est d'ailleurs étrange d'avoir entendu ça au supermarché du coin. Certes la musique sert à rassurer la ménagère (et le ménager, en ce qui me concerne) en la berçant d'une musique qui la ramène à ses jeunes années, mais je n'ai pas l'impression que ce titre des Motels parle à beaucoup de monde. Même si le titre est monté en haut des Charts aux Etats Unis, je n'ai pas l'impression qu'il ait été un si gros succès par ici. Je trouve la chanson magnifique, typiquement américaine et avec un son vraiment distinct du reste de la production : un peu sourd, un peu étouffé. J'aime toujours beaucoup ce son aujourd'hui. Pourtant, je me souviens qu'à l'époque, je rejetais massivement ce qui venait des Etats Unis synonyme pour moi de gros rock qui tâche, façon Springsteen ou ZZ Top. Quand un groupe américain venait à être diffusé dans mon émission de l'époque, c'est souvent parce qu'ils s'étaient largement inspirés de ce qui se faisait alors en Angleterre. Je me souviens ainsi parfaitement avoir diffusé Obsession. Je donne le titre d'abord car c'est lui qui m'est revenu des limbes de ma mémoire lorsque je préparais ce post. Plus exactement une partie du refrain : "You're na-na-na-tion". Et je ne me souvenais pas de la partie na-na-na. Tout comme il était impossible de me souvenir du nom du groupe. Comment allais-je faire pour le retrouver ? Puis, je suis tombé sur cette liste qui comporte 23 pages ! Heureusement je n'ai eu qu'à aller jusqu'à la page 2 pour trouver, le groupe commençant par A : Animotion.



Tout est assez ridicule dans Obsession. Je ne parle pas seulement des brushings, costumes, mises en scène et autres niaiseries afférentes à l'époque, mais bien plus de cette tentative un peu désespérée de sonner comme les Anglais, voulant à tout prix lorgner du côté de Human League quand le résultat final est bien plus proche de Laura Branigan. C'est balourd. Ca manque d'authenticité. Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui je trouve ce morceau risible et creux, même s'il réveille des souvenirs. C'est pas "cool and classic", une mention que j'ai vu inscrite dans les commentaires qui accompagnent cette autre chanson de l'époque et dont j'étais tombé éperdument amoureux. Pas tout à fait West Coast, mais définitivement Côte Ouest (le groupe venait de Los Angeles), Missing Persons avait définitivement un son très ricain (les guitares, la basse, la batterie peut-être) mais une manière d'y intégrer les synthés plutôt habile (le côté West Coast sans doute). En plus Dale Bozzio, la chanteuse du groupe, est définitivement un brouillon dont s'est servi Lady Gaga. Raison de plus pour se réjouir encore aujourd'hui de Destination Unknown.


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