lundi 28 avril 2014

Deux albums et une déception

Je me souviens avoir dit ici que je ne donnais pas cher de la peau de Chet Faker, après sa reprise très applaudie sur le web d'un titre de Blackstreet. Comme quoi, j'avais bien tort puisque deux ans plus tard, Chet Faker est l'auteur d'un des (déjà) meilleurs albums de l'année 2014. Pour ma part, j'ai un gros gros faible pour 1998, qui, ça tombe bien, est le second single issu de l'album.



Au rayon des très bons albums, je ne comprends absolument pas qu'on ne parle pas plus du premier album des londoniens d'Arthur Beatrice. Quoique : je viens en effet de lire une critique qui résume tout le bien que je pense d'eux mais qui, en même temps, pourrait paradoxalement expliquer le peu d'intérêt, et c'est dommage, que cet album suscite : "It's nothing we haven't heard before, (voilà pourquoi) but it's delightfully packaged, making it feel unique in its own way (et voilà pourquoi je les aime)". Vous prendrez bien l'album en entier ? Il est en écoute intégrale sur leur Soundcloud. Et pour les plus feignasses d'entre vous, allez écouter Late, la deuxième chanson de l'album.



Et si je parlais, plutôt que de mes enthousiasmes, et pour une fois, de mes déceptions ? Quand j'ai appris, il y a quelques mois, que Ben Watt, sortait, enfin, un nouvel album solo, j'étais extatique. Parce que Ben Watt, moitié d'Everything But The Girl pour ceux qui ne le sauraient pas, n'avait rien sorti de tel depuis... 30 ans et le magnifique North marine drive, un album où sa voix fragile berçait des chansons un peu tristes. Je vous ferais grâce des chansons de Hendra, le nouvel opus, qui ressemble à un boeuf entre vieux copains musicos avec des guitares électriques et des orgues hammond, bien comme je les aime pas, un album ampoulé, qui aurait mérité plus de dépouillement, comme le prouve les quelques démos qu'on trouve sur l'édition deluxe, seul rappel de ce qu'avait pu être, à un moment Ben Watt. Car en me replongeant dans North marine drive, je me suis rendu compte que je n'avais jamais posté Some things don't matter, une chanson qui porte bien mal son titre en ce qui me concerne puisqu'elle a énormément d'importance pour moi, cette petite chanson que j'ai du écouter un demi milliard de fois.



lundi 21 avril 2014

Lundi de pack

J'ai entendu un mot ces derniers jours à la radio un nouveau mot, un acronyme pour être précis, qui vient d'être créer pour désigner ceux qui ont peur de rater quelque chose sur le Net : les FOMO (pour Fear Of Missing Out). Cette peur plonge ceux qui en sont atteints dans la plus profonde anxiété. J'ai un peu aussi parfois l'impression de l'être quand je suis à la recherche du dernier truc ou the next big thing, ce qui, peu ou prou, revient au même. Histoire que vous ne soyez pas dans le même état, voyez comme je me soucie de vous, voici mes dernières découvertes sur la toile qui se sont accrochées à la mienne (c'est mon côté SpiderMan).
D'ailleurs, je n'avais pas plus tôt fini d'écrire cette phrase que je me suis rendu compte que j'avais un truc en stock autour de l'homme araignée. J'ai découvert The Neighbourhood il y a deux ans via Sweater weather, qui a été numéro 1 aux Etats Unis (du moins du côté des tops Alternative) l'année dernière. Je trouve ça assez mérité vu qu'ils font une bonne musique pop rock, parfaitement honnête, ce qui me permet d'introduire Honest, nouveau single sur la BO de Spiderman donc et surement, je prends pas de risques, nouveau tube à venir.



Je vais rester dans les trucs honnêtes (je monterais en intensité plus tard) avec Saux, un DJ hollandais qui s'est associé avec une chanteuse Finlandaise pour un Rnb downtempo dépouillé au son un peu cracra, qui rend la chose intéressante, tout comme le download gratuit sur Soundcloud.



Sorti il y a 7 jours, le Wild life de Vacationer est déjà n°1 au classement Hypem des morceaux les plus appréciés sur les blogs musicaux. C'est dire l'engouement pour ce petit morceau ensoleillé et souriant comme le printemps.



Parfois il est des gens dont tout le monde s'engoue - qui, je le remarque au passage est un verbe qu'on utilise jamais, alors qu'on passe finalement son temps, moi le premier, à le faire, mais bref passons - et qui glisse sur moi comme l'eau sur un canard. Par exemple, la Danoise , avec une barre, hein, dans le O, histoire de bien faire ch... quand il s'agira d'écrire son nom, et qui a sorti en début d'année un album electro dont nombreux se repaissent encore. Je comprends mieux à la faveur d'une relecture de son Don't wanna dance par Goldroom. Mais m'est idée que je dois plus mon nouveau goût pour Mo à ce dernier qu'à cette dernière.



Je pourrais finalement dire la même chose des Anglais de Chvrches dont plus d'un s'est entiché l'année dernière. Seulement voilà, là aussi remix, et QUEL remix, je dis ça parce qu'il faut vraiment rester du début à la fin pour comprendre les lettres en capitales due à cette fabuleuse progression signé Tourist.



Pour mieux comprendre l'apport de Tourist à la chanson de Chvrches, allez écouter l'original (vous avez le droit de vous arrêter avant la fin, c'est plutôt épuisant), puis écoutez n'importe quel titre des rares EP qu'a sorti Tourist, pour l'instant. Ca tombe bien, il en sort un ces jours-ci avec la fabuleuse Lianne La Havas, artiste qui n'a rien à voir avec son univers electro, mais les artistes, comme les contraires, s'attirent sans doute.



Plus léger, mais tout aussi délectable façon plaisir coupable, History de Le P sample une chanson pourtant pas très réussie de Michael Jackson pour en faire un petit truc sans prétention mais assez irrésistible (là encore d'autant plus que le téléchargement est gratuit via Soundcloud)



J'aurais pu enchaîner, façon DJ, sur le remix du Forever de Haim par Giorgio Moroder, sur lequel j'ai bien failli craquer en raison d'un "Viens, viens, viens avec moi/ On peut voir les étoiles/ Et après on va chez moi/ Pour faire l'amour" que papy Moroder a rajouté au Vocoder et qui est pour moi le moment de grâce d'un remix un peu bourrin quand même (mais un peu bourrin, un peu bourré, ça peut passer donc je dis pas que...). Au lieu de ça, j'ai craqué, comme beaucoup, sur la relecture de la chanson des Californiennes par l'Anglais James Bay, sensation folk du moment.



Puisqu'on en est aux choses délicates et fragiles, voici la meilleure chanson de Coldplay depuis longtemps (même si je suis très fan des deux dernières et très impatient d'écouter le nouvel album). Ca s'appelle All I want et, accessoirement, c'est signé Dawn Golden, qui est un musicien de Los Angeles, qui n'a rien à voir avec Coldplay.



Avec un morceau pareil, vous souhaitez évidemment que le monsieur rencontre le succès. Avec le prochain, vous ne le souhaitez pas, vous vous y attendez et pour cause, les Anglais de Glass Animals ont été cherché Paul Epworth, le producteur d'Adele, Florence+the Machine et autre Foster The People (du lourd donc), pour produire Gooey, leur nouveau single aussi contagieux que les échanges salivaires de leur vidéo.



Sur le même ryhtme alangui et électro, j'aime beaucoup l'Ukiyo des Australiens de Hermitude.



Enfin (ou presque, parce que l'enfin, je me le réserve, précisément, pour la fin), entamons une page française avec un point commun aux deux premiers : des morceaux irrésistibles et derrière, euh, bof. Le Present has nothing wrong et son refrain aussi imparable qu'ensoleillé au piano très balearic est ainsi bien au dessus du lot du EP des bordelais de Banquise.



De même donc, je trouve The road  (à aller écouter là) bien plus convaincant que tous les autres morceaux réunis de Come out! It's beautiful, l'album d'ALB, originaire de Reims. Je n'en dirais pas (encore?) autant d'Equateur, dont la production est encore trop jeune pour être jugée sur sa globalité et dont j'aime beaucoup The lava, extrait du EP du même nom qui rappelle autant le nü disco, façon Kavinsky sur la BO de Drive, qu'il réveille les fantômes de la vielle new wave des années 80 (peut-être l'accent français à couper au couteau, allez savoir)



Ma vraie bonne surprise tricolore, c'est un artiste qui s'appelle Thomas Barrandon dont je ne saurais trop vous encourager à aller visiter la page Soundcloud, d'autant qu'il y a pas mal de titres qu'on peut y télécharger gratos (je vous conseille Song for space lover, et son petit côté Daft Punk, ou le All the lonely people, where do they all belong? pour l'utilisation incroyable du sample des Beatles). Mais évidemment, le truc auquel fait le plus penser Thomas Barrandon, c'est M83. Mais comme c'est aussi réussi que son modèle, je ne vais vraiment pas me plaindre : jugez en plutôt avec Forever young a lie, extrait de son dernier EP en date.



Voici donc venu l'"enfin", celui qu'après vous aurez plus rien à lire avant quelques temps, et vous vous direz "Merde", mais, bien plus, ouf, vu la longueur de ce billet. Enfin, donc, j'étais en voiture il y a quelques temps, m'enthousiasmant sur un petit air guilleret sacrément malin, quand, au moment de la désannonce, je me demandais si j'avais bien entendu ce que je venais d'entendre. Il s'agissait d'une reprise des très estimés Animal Collective mais je ne connaissais pas l'original (My girls à écouter ici) étant passé à côté de leur album Merryweather il y a 5 ans maintenant. Mais le plus surprenant, c'était les auteurs de cette reprise. Car quand on a enterré un groupe, on ne s'attend pas à le voir revenir un jour. Ou alors, précisément, repris par d'autres. Or, c'est parce qu'ils étaient fréquemment repris ou samplés, que ce groupe-ci que j'ai ADORE dans les années 80, s'est dit "eh si nous rendions la pareille à des groupes, et des chansons d'aujourd'hui?". Preuve qu'ils ont encore, au moins, de l'oreille, ils ont donc livré les mois derniers des versions tout à fait honorables du Ready to start d'Arcade Fire et de And I was a boy from school de Hot Chip. Mais ce n'est qu'à la faveur de la dernière (à mon avis la plus réussie) que j'aurais découvert les deux autres. De quoi attendre, au moins curieux, la sortie d'un nouvel album annoncé cette année pour voir si les (bons) goûts musicaux des messieurs déteindront sur leurs prochaines compositions. Au vu de la nouvelle, ça méritait bien les mots de la fin : je vous annonce donc la résurrection de Tears for Fears.