lundi 29 octobre 2012

C'est déjà Noël

Coup sur coup, ce sont deux artistes qui fréquentent ma discothèque qui sortent un album de Noël : Cee Lo Green (le chanteur de Gnarls Barkley) et Tracey Thorn.


Il n'y a rien d'extraordinaire à ça : Noël, c'est dans deux mois et la chanson, voire, donc, l'abum de chansons de Noël, c'est une tradition très anglo-saxonne. Je me souviens parfaitement de mon premier voyage à New York qui correspondait avec la première semaine de décembre. Dans toutes les boutiques où j'entrais, j'ai bien dit TOUTES, il y avait de la musique de Noël. Selon les lieux, c'était du Noël R'nb, soul, jazz, rock, classique, funk, electro, mais du Noël, toujours du Noël. Au bout d'une semaine, je n'en pouvais plus. Comme n'en pourront plus d'ailleurs, tous ceux qui vivent  au Royaume Uni ou aux Etats Unis dans peu de temps. Aussi, avant que ça ne vous sorte par les oreilles, voici, tant que vous pourrez les apprécier, quelques chansons qui changent du Petit Papa Noël de Tino Rossi.
Le problème du répertoire de Noël français tient d'ailleurs tout entier dans ce seul titre. L'omnipotence de la scie de Tino Rossi fait qu'on va jusqu'à oublier que d'autres chanteurs se sont frottés avec un tout autre talent à la période : Florent Marchet dans l'album pourtant intitulé en anglais Noël's songs le rappelle via des reprises de chansons autrement mieux foutues que l'on devait à l'origine à Nougaro, Barbara ou Piaf.


Mais ma chanson française préférée de Noël, qui fait d'ailleurs partie des chansons reprises par Marchet, c'est sans conteste Noël à la maison. On la doit à un Jean-Louis Murat au top de sa forme, soit au début des années 90, avec son alors habituel Denis Clavaizolle aux claviers. De sa forme musicale, s'entend, parce que, quand on écoute Murat, on a plutôt toujours l'impression qu'il est en petite forme, si vous voyez ce que je veux dire. Le morceau commence par quelques secondes d'ambiance sonore où l'on entend quelqu'un scier du bois (Charles Ingalls dans La petite maison dans la prairie ?) avant que la voix plaintive de Murat ne s'avance sur un traîneau de grelots.



Magique. Du coup, facile de passer à la chanson suivante, d'autant qu'elle vient de mon autre idole musicale : Kate Bush pour December will be magic again. C'est une chanson qu'elle avait enregistré pour deux shows de Noël en 1979 et qui s'est retrouvée sur disque un an plus tard. Sur le Web, c'est précisément les deux premières versions qu'on trouve souvent. Beaucoup moins celle du disque, que je préfère nettement avec l'arrivée triomphante des grelots sur le refrain.


Kate Bush "December Will Be Magic Again" (1980) from Derek Langille on Vimeo.

Parce que c'est ça, l'ingrédient indispensable à toute bonne chanson de Noël : les grelots, ces mêmes grelots qu'on trouvera fatigants à la fin du mois de décembre mais qui, dès qu'on les entend, vous plonge dans une ambiance sapin, guirlande et papiers cadeau. Je ne sais pas vraiment s'il s'agit de grelots ce qu'on entend sur l'intro en fade in (qui apparaît progressivement, pour les non anglophones) des Pretenders. Mais même s'il ne s'agit pas de cela, le son les évoque (tout comme le xylophone plus loin dans la chanson) et vous plonge de la même façon dans l'ambiance pour une des chansons de Noël les plus inspirées qui soit : 2000 Miles.



Ceux qui me connaissent se doutent bien que je n'allais pas me contenter de vous montrer la pochette de l'album de Tracey Thorn, connaissant mon admiration pour l'artiste, ma vénération pour sa voix. Sister Winter est l'une, peut-être LA plus belle chanson de Noël que je connaisse. C'est une reprise d'une chanson de Sufjan Stevens qu'il avait, lui aussi, écrit pour un album de Noël. La version originale débute par sa petite voix fragile seulement accompagnée de la guitare - typiquement Sufjan Stevens  - pour s'achever sur une fanfare un peu foutraque - typiquement Sufjan aussi. J'aime beaucoup Sufjan Stevens. Il n'empêche que sa version sonne comme un brouillon de celle de Tracey Thorn. La progression s'y fait par l'ajout successifs de couches au morceau jusqu'à l'arrivée en apothéose... des grelots. Je suis ravi de voir que cette chanson se trouve sur l'album de Tracey Thorn ; ce qui me ravit moins, c'est que ce soit, de loin, la meilleure chanson de l'album. Car la chanson ne date pas de cette année mais d'il y a deux ans : Tracey Thorn l'avait offerte sur son site au moment de la disparition de sa mère, ce qui colle assez bien au thème de la chanson : ce coeur brisé qui tient quand même à souhaiter un joyeux Noël à tous ses amis. Permettez-moi ainsi d'en faire autant. Demain, je vous présente mes voeux et après demain, on fêtera Pâques.

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