jeudi 1 novembre 2012

BO oui comme Bowie

Merci Serge, merci Isabelle pour le titre. Mais passons au sujet. Si j'ai déjà abordé ici, le sujet des chansons qui apparaissent dans les films (sauf qu'en l'occurence, il s'agissait plus des séries télé, mais bon), je n'ai pas franchement parlé de la bande originale de film, qui occupe une part non négligeable de ma discothèque. Et c'est donc plus ou moins à Bowie que je le dois. N'allez pas chercher les bandes originales qu'il a écrite (en a-t-il d'ailleurs seulement écrites ?) puisque celle dont je vais vous parler accompagnait les images d'un film où Bowie était comédien. Je crois que c'est avec Furyo (Merry Christmas Mr Lawrence) qu'a commencé ma passion pour les musiques de film. J'ai du voir le film... En fait, je ne sais pas exactement combien de fois j'ai vu ce film : plus de dix fois, peut-être pas vingt, pour vous donner une fourchette. Et systématiquement, à la fin, je pleure. Pour les besoins de ce post, je suis allé chercher précisément la dernière scène ; épilogue du film, elle montre Lawrence (interprété par Tom Conti) rendre visite, la veille de son exécution, à Hara (Takeshi Kitano) qui fut le gardien du camp japonais où il était prisonnier durant la guerre. La musique apparaît à 4'10" quand Hara évoque le souvenir d'un Noël au camp. D'abord les synthés alors que les deux hommes font silence, puis les violons quand Lawrence assis, commence à bouger, et enfin le piano après la première phrase de Lawrence. Et puis Kitano crie : "Lawrence ! Merry Christmas. Merry Christmas, Mr Lawrence" et là, la musique explose sur le générique de fin. Et les larmes tombent.



Même si on n'a pas vu le film, on connaît tous le générique de fin (et principal thème du film) qui est devenu le sublimissime Forbidden colours de Ryuichi Sakamoto en duo avec David Sylvian. Il s'est murmuré que la chanson était pour Bowie qui l'aurait refusé. Mais la collaboration entre Sylvian et Sakamoto avait débuté avant cette chanson donc allez savoir...



Plus encore que des bandes originales de film, c'est de la musique de Sakamoto dont j'étais tombée sous le charme et j'ai continué à suivre sa carrière. Mais suivre la carrière de Sakamoto ne rime à rien si vous ne prenez pas en compte ses (nombreuses) musiques de film. Si celle du Dernier Empereur s'est vue oscarisée, j'ai plus d'accointances avec celle de Talons Aiguilles. Sans doute aussi parce que Talons Aiguilles marque ma rencontre avec le cinéma d'Almodovar dont je raffole. D'ailleurs, quelle part d'admiration pour une musique de film est-elle redevable au film qu'elle illustre ? Mystère. J'ai été assez peiné d'apprendre, par la suite, que la musique ne plaisait pas à Almodovar qui l'a, de fait, peu utilisé dans le film. Le thème principal, qu'on entend toutefois à quelques reprises, reste, pour moi, magnifique.



J'ai toutefois compris le point de vue d'Almodovar depuis qu'il travaille, pour ses musiques, avec Alberto Iglesias, avec lequel il renouvelle, de film en film, leur collaboration. Iglesias est sans doute moins présent au sens où sa musique (très belle au demeurant) installe plus un climat qu'elle ne capte l'attention par une mélodie, comme dans celle (ma préférée) qu'il a fait pour Volver.



Il n'empêche que je reste attaché aux musiques de film où un thème, voire plusieurs reviennent, formant comme une identité sonore au film. C'est par exemple le cas de la bande originale de Joe Hisaishi pour L'été de Kikujiro de Takeshi Kitano où l'on reconnait bien le style de celui qui signe aussi les BO des dessins animés d'Hayao Miyazaki.



Mais si j'ai abordé le thème de la bande originale aujourd'hui, c'est parce que je viens de voir Skyfall, le dernier James Bond, dont l'impeccable musique est signée Thomas Newman. Il est, pour moi (et pas seulement à en juger par la très longue liste de films auxquels il a collaboré) l'un des meilleurs dans le domaine. Que ce type là n'ait pas encore gagné l'Oscar me sidère ; il a été nommé dix fois, peut-être que la onziène sera la bonne ! Il a réalisé pour moi (au moins) deux petits chefs d'oeuvre où transparaît sans doute mon amour d'une bonne mélodie : le générique de la série Six Feet Under.




Et puis la musique d'American Beauty et particulièrement celle qui accompagne le sac en plastique qui danse. D'ailleurs il ne danse pas ce sac ; il vole au gré du vent. Mais c'est la musique de Newman qui donne à la scène des allures de ballet aérien, sa magie, sa BOté.

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