Y a-t-il des moments pour écouter de la musique ? Et sont-ils les mêmes d'une personne à l'autre ? Sans doute oui (pour la première question) et sans doute non (pour la seconde). Et si je m'interroge et réponds, c'est parce que je dois avouer, moi le fou de musique, qu'il m'est quasiment insupportable d'écouter de la musique le matin au réveil. Bon, évidemment, j'exagère un peu. Mais je ne mets jamais de musique le matin ; je mets la radio. Et plus précisément une radio, enfin n'importe quelle radio où ça parle un maximum. Peu importe ce qu'ils disent, je ne les écoute pas. Ou alors de loin. Mais c'est toujours mieux que de la musique. La vraie question plutôt que les deux premières, c'est : pourquoi ? Je dirais même plus : POURQUOI !?
Oui, pourquoi ne pourrais-je pas sautiller dans tous les sens avec Polarsets et commencer ma journée du bon pied ? Pourquoi devrais-je réserver ce plaisir seulement à d'autres moments de ma journée ? Pour répondre à cette question, je vais justifier pourquoi je préfère la radio. Pas parce qu'elle me parle, car comme je l'ai déjà dit, pour ça il faudrait que je l'écoute, mais parce qu'elle me fait me sentir dans la vie, dans l'espèce de fourmilière où l'on s'agite tous, je me branche sur le courant, je prends le pouls du monde dans lequel je vis, je prends ma place parmi les fourmis, leurs allées et venues, je suis l'agitation de la fourmilière. Donc déjà pour le réveil tranquille, on repassera. Pas de (Come) Morning à la David Sylvian pour moi.
Ecouter de la musique vous éloigne au contraire de la fourmilière. C'est le royaume de l'introspection comme on peut l'entendre par exemple dans la musique de David Sylvian ou dans le titre qui suit d'Etienne Daho. D'ailleurs Saint Lunaire dimanche matin est un bon exemple de ce qu'est le matin dans beaucoup de chansons : la dernière étape de la nuit et la seule vraie raison de le chanter.
Si vous préférez, on chante jusqu'à ce qu'arrive le matin. Till the morning comes, comme le chante Françoise Hardy.
On pourrait penser, à me lire, que je ne suis pas du matin. Ce n'est pas tout à fait faux mais ce n'est plus tout à fait vrai depuis quelques années où j'éprouve même du plaisir à me réveiller. Le temps de la grasse mat' est définitivement révolu, ce qui prouve soit que je vieillis, soit que je suis au chômage, soit les deux. Et donc ce n'est pas que j'en veuille à ce moment de la journée. C'est peut-être simplement que la musique me fait rêver et qu'au sortir d'une nuit à ne faire que ça, j'ai besoin de revenir cinq minutes au réel. Ca ne dure pas forcément cinq minutes. C'est vrai, combien de temps ça dure la matin ? Pour moi, c'est simple, je sais que ce moment est passé quand je peux, à nouveau, et fort heureusement, me remettre à écouter de la musique. Alors peut commencer ma journée. Un bon jour pas un bon matin ; en France, c'est pas moi qui l'invente, il n'y a pas d'équivalent pour Goodmorning.
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