mardi 25 septembre 2012

Sweet sixteen

Parler de (écrire sur) Prefab Sprout m'a ramené à l'année 85, année fondatrice dans ma passion de la musique. Est-ce parce que j'ai eu seize ans cette année-là que je considère que c'est l'une des meilleures années qui soient en matière de musique ? Ou bien ai-je eu la de chance d'avoir seize ans cette année-là ? Très franchement, je pencherais pour la première option. Car, après avoir consulté les sorties de cette année-là, je m'interroge clairement sur le caractère "exceptionnel" de cette année. Mettons d'ores et déjà de côté Hounds of Love de Kate Bush, qui, étant (et c'est sans doute amener à le rester) le meilleur album de mon Idole, est le disque que j'emmènerais sur une île déserte si toutefois je ne devais en emmener qu'un (parlez pas de malheur, ça sert à quoi un Ipod, merde!). Après je pense tout de suite au Steve McQueen de Prefab Sprout qui est sans doute, là encore, leur meilleur album. Mais tout ça est un peu convenu ; tout le monde sait que si l'on ne doit retenir qu'un seul album de ces deux artistes, c'est ceux que je viens de citer (quoiqu'on puisse légitimement revendiquer Jordan the Comeback comme le meilleur album des Prefab, mais c'est une autre histoire et comme elle ne sert pas mon propos, on va l'oublier).
Il faut donc parler du reste. Franchement, Songs from the big chair de Tears for Fears n'a-t-il pas vieilli ? Si, bien sûr, et le succès planétaire de Shout et, surtout, d'Everybody wants to rule the world a quelque peu englué le groupe et l'album dans son époque. De toutes façons, j'ai toujours préféré The Hurting à Songs from the big Chair. Et c'est bien parce que j'avais adoré ce premier album de Tears For Fears (rarement vinyle de ma collection n'a connu autant de craquements) The Hurting (qui, à mon avis, reste le meilleur album du groupe) que je m'étais précipité sur le second. Pourtant j'avais adoré Songs from the big chair, principalement, je m'en rends compte pour deux chansons : The working hour ou, plus encore, Listen, qui me fait toujours dresser les poils sur les bras quand je l'écoute aujourd'hui.



Même dans ce succès de masse qu'était à l'époque Tears For Fears, je cherchais le recoin que je pourrais qualifier d'intimité.
Meat is murder n'est, de l'avis général, pas le meilleur album des Smiths. Mais c'est celui que j'aurais le plus écouté et Barbarism begins at all reste dans mes chansons préférées de celles signées Johnny Marr & Morrissey.



A la liste des albums qui ont fait mon année 1985, qui ont constitué la BO de mes seize ans, il y avait aussi Cupid & Psyche de Scritti Politti, A Secret Wish de Propaganda, Filigree and Shadow de This Mortal Coil, divers maxis (oui, pour EP, on disait comme ça à l'époque, voire "twelve inch" si on voulait se la jouer anglais dans le texte) des Cocteau Twins, etc... Mouais, pas bien probant le côté exceptionnel de l'année 1985. A vrai dire, je m'en étais déjà plus ou moins aperçu il y a quelques temps ; redécouvrant un album que je n'avais pas écouté depuis, euh, longtemps, ravi de ce que j'entendais, je mailais immédiatement le morceau à un ami pour lui dire quel plaisir j'avais eu à retrouver ce morceau. Simple nostalgie ? lui demandais-je.



Simple nostalgie, me confirmait-il. Et je suppose que ce qui s'applique à Sapho peut aussi s'appliquer à Anne Pigalle (même si on peut encore admirer le son, signé Trevor Horn, alors au top de sa forme puisque producteur à l'époque de Frankie Goes To Hollywood, Art of Noise ou Propaganda)


De manière objective, on peut donc juger tout cela daté et faire de l'année 1985 une année comme les autres, une année ordinaire. Chose que je ne peux absolument pas faire, la subjectivité l'emportant sur toute impartialité quand il s'agit d'évoquer cette année là. Je prends encore du plaisir à écouter Train de Paris et Hé stranger! et je n'ai même pas honte de le dire. J'ai entendu des choses bien meilleures par la suite mais qui ne se sont pas forcément imprimées dans mes oreilles avec autant de force que ces chansons là. Sans doute, parce que mes oreilles étaient encore assez vierges et que, depuis, tout ce que j'écoute se mesure à l'aune de ces chansons-là, ou, tout du moins, des sensations, des sentiments que m'ont procuré ces chansons-là. Peu m'importe ce que vous pensez de Go away des Strawberry Switchblade et de sa production "so 80's" ; pour moi, ça reste l'une des chansons les plus déchirantes qui soit. Le serait-elle encore si je ne l'avais pas entendu pour la première fois l'année de mes seize ans ?

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