C'est le morceau qui vous pète littéralement à la gueule. Un morceau pop jouissif, que vous sentez destiné à une longue carrière (même s'il peut vous arriver de vous tromper), qui vous apporte autant de sucres qu'un chewing gum que vous mâchez pour la première fois et à qui, sans doute un jour, vous trouverez la pale saveur d'un chewing gum mâché trop longtemps. Un morceau qui vous donne envie de monter le son et de sauter sur place, les mains en l'air, et l'air béat. Un morceau bête dont on hurle le refrain souvent aussi bête. Un morceau auquel on ne peut pas résister. Je suis tombé sur un de ceux-là hier. Qu'il provienne d'un groupe baptisé Icona Pop est encore mieux ? Quelle meilleure icone pop que celle qui aligne les tubes de cet acabit ?
Mieux encore Icona Pop est un duo suédois. Car s'il est un pays qui s'y connaît en matière de pop music, c'est bien celui-ci et il faudra, un jour, que l'on m'explique pourquoi. Il faudra un jour que moi même j'écrive plus en détail sur la Suède, amour musical débuté au temps d'Abba, au temps précisément où il n'était pas de bon ton d'aimer Abba. Il faudra aussi que je parle de tous ces groupes réévalués avec les années et quand je pense à toutes ces choses sur lesquelles il me faudra revenir, j'en ai le vertige. Icona Pop m'a fait penser aux Ting Tings du premier album (avant qu'ils ne se perdent) enchainant les Great Dj, That's not my name ou Shut up and let me go qui m'avaient procuré le même effet.
Shut Up and Let Me Go - The Ting Tings from Antonio Jasso on Vimeo.
Mais Icona Pop, qui doit sa puissance de frappe à une chanson écrite, composée et produite par d'autres, m'évoque surtout un girls group moderne. Elles sont dans leur époque, elles ont ce truc qui les rend immédiatement irrésistibles, de vraies "it" girls. D'où la nécessité d'en profiter vite tant on sait qu'un jour on l'a (le "it") et qu'un jour, on ne l'a plus. Prenez les Bananarama ; avant de devenir... de devenir quoi au fait ? Bon, disons avant, les Bananarama étaient les filles les plus cool du début des années 80. Et ce, bien avant qu'elle n'aligne les Shy Boy, Cruel Summer et autre Venus. Surtout bien avant. Car si leur pop allait prendre des allures mainstream, on oublie qu'elles venaient de ce qu'on appellerait aujourd'hui l'indie pop. On retrouve même leur nom associé à l'époque à des groupes aussi irréprochables que Monochrome Set ou The Jam, et le fait qu'elles aient été approchées, à l'époque, par Malcolm McLaren, tout auréolé de la gloire qu'il avait acquise pour les Sex Pistols, Adam & The Ants ou Bow Wow Wow, en dit long sur l'attraction que dégageaient ces trois punkettes au tournant des années 70/80. Mais finalement c'est avec Terry Hall, tout droit sorti des Specials pour former les Fun Boy Three, qu'elles firent affaire. D'abord en assurant les choeurs du premier single des Fun Boy Three, It ain't what you do, les Fun Boy Three leur rendant la pareille sur leur premier single à elles, Really saying something, écrit par Terry Hall. On les voit tous dans le clip ; oui, d'accord, les tenues sont ridicules, les maquillages sont ridicules, le clip est ridicule. Maintenant, s'entend. Soit 30 ans plus tard. Revoyons-nous dans 30 ans pour revoir le clip d'Icona Pop.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire