jeudi 27 septembre 2012

Mauvais genre

J'ai récemment appris que j'aimais la Nü-Disco, soit une nouvelle étiquette avec laquelle on (les journalistes) a qualifié tout un récent courant musical tant il est inconfortable, sans doute, de ne pas mettre de label sur les choses et les gens. Je m'en suis aperçu grâce au tag dont Virgin Magnetic Material, génial DJ israëlien si vous voulez mon avis, gratifie ses remixes.



A écouter aussi, en priorité ses remixes de Owner of the lonely heart de Yes et I can't go for that de Hall & Oates avec sa fabuleuse envolée de violons très (nü) disco à 5 minutes du début. Qu'est-ce que j'aime dans tout ça ? Sans doute ce beat lourd porté au dessus de synthés vintage qu'on retrouve aussi, entre autres, chez Goldroom, musicien de L.A.



Personnellement, je n'avais pas encore mis d'étiquette à tout ça ; tout juste, avais-je constaté l'irruption de ce son lourd avec un film qui semble fait tout à sa gloire (à moins que ce ne soit le contraire): Drive.



Mais il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Mon soudain amour pour la Nü Disco n'est que le prolongement de ma passion pour la Synthpop, ou, si vous préférez de la pop jouée avec des synthés. Pour s'en persuader, il n'est qu'à voir cet autre film à l'esthétique "so eighties" qu'est Risky Business (et forcément puisque ça date de 83) où, déjà, il était question de vitesse, d'un jeune et beau mec, d'une blonde, le tout sur un Love on a real train de Tangerine Dream assez inspiré qui n'avait rien à envier au Nightcall de Kavinsky.



Ou bien encore, Kim Wilde qui, en 1981, ne savait sans doute pas qu'elle était Nü Disco avant l'heure.



On peut aussi ne pas vraiment voir la différence entre la Nü Disco d'aujourd'hui et la Chillwave d'hier, amusant mélange entre Chillout et New Wave, pour un résultat quasi pareil, le meilleur représentant de ce mouvement restant à mon avis, et de loin, Washed Out.



Oui, j'aime tout ça, les synthés ayant sur moi un effet boeuf, comme hypnotisé par le chant des machines. Est-ce à dire que j'aime le Nü Disco, la Chill Wave, la New Wave et la Synthpop dans leur ensemble ? Non, car, de la même manière que tous ces qualificatifs ne qualifient précisément pas les artistes qu'ils sont sensés regrouper, mon amour pour un mouvement ne peut pas être global. J'aime ceci et cela à l'intérieur de ce genre (ou genre supposé) et il est vrai que je vais trouver plus de choses qui me plaisent à l'intérieur de ces ensembles plutôt que, mettons, dans le jazz ou la musique classique. Je me souviens, à l'adolescence, d'un ami qui me disait : "Tu verras, un jour, tu écouteras du jazz". Ces jours-ci, un autre déplore que je ne me "nourrisse pas d'avantage de musique classique". Comme si, la pop music était un sous genre et/ou comme si j'allais atteindre le Saint Graal en me tournant vers le jazz ou le classique. En tout cas, passer au palier supérieur. Tout ça n'est-il pas un peu condescendant ? Ce n'est pas que je ne laisse pas sa chance à la musique classique : fatigué d'entendre la même daube sortir de mon poste de radio dans la voiture, il m'arrive de tester France Musique. Mais, après avoir, dans un premier temps, goûté au calme qu'apporte cette musique, je deviens, très vite, dans un deuxième temps, crispé au plus haut point, un peu à la manière d'Alex, dans Orange Mécanique, quand on le force à écouter la Neuvième de Beethoven. Mais là encore, rien n'est aussi shématique ou aussi tranché qu'un jugement à l'emporte pièce qui me ferait affirmer : "Je n'aime pas la musique classique" ou "Je n'aime pas le jazz". Rares sont les (pop) musiques qui me filent autant de frisson que les Gymnopédies d'Erik Satie.



Il en va de même, côté jazz, pour le Köln concert de Keith Jarrett.



Et finalement rien d'étonnant à cela puisque je remarque, enchaînant les deux à la suite, qu'il s'agit de claviers et que le climat, à défaut du genre, est à peu près le même.
Il est donc assez stupide de vouloir s'enfermer (ou enfermer l'autre) dans une case ; on ne recherche rien tant que la liberté, y compris dans ses goûts musicaux, papillonnant d'un genre à l'autre, s'arrêtant plus ici que là, mais papillonnant quand même. On peut sans doute, à condition d'y consacrer du temps, de l'énergie, de la volonté, trouver de quoi nous plaire dans tous genres musicaux ; personnellement, je n'aurais pas la patience, l'énergie ou la volonté de savoir ce qui pourrait bien me plaire dans le death metal. Mais, disons que, même dans un registre aussi éloigné de moi que peut l'être la musique country - parce que je ne suis pas un cowboy, n'ai pas grandi à Nashville, etc... -, j'arrive à trouver des chansons qui sauront me toucher comme la déchirante Jolene de Dolly Parton.



Ben oui, que voulez-vous, cette chanson me touche et ce, avant même d'en comprendre les paroles (il faudra d'ailleurs que j'explique un jour comment la musique passe BIEN AVANT les paroles, en ce qui me concerne). Mais si la complainte de Dolly Parton ne fait pas résonner l'ombre d'une corde sensible chez vous, je sais - et je m'en fous - que vous allez vous moquer. Alors autant vous donner une bonne raison : un décor improbable, un présentateur scintillant, un brushing millésimé et une combinaison...euh... violette.


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