Le mois dernier, je suis tombé pour la première fois sur Conner Youngblood, jeune musicien, auteur compositeur, multiinstrumentiste de Dallas, via son Warpath, que je trouvais immédiatement addictif.
Ces jours-ci, c'est A summer song (dont je suis moins fan) qui enflamme le Net. Et de penser que j'avais eu raison de penser que Conner Youngblood était sans doute promis à une grande carrière.
Du coup, désirant en savoir plus sur le bonhomme, je me suis rendu sur le site de Conner Youngblood. Quelle ne fut pas ma bonne surprise de voir qu'on pouvait télécharger tout l'album de Conner Youngblood, ou plutôt tous LES albums de Conner publiés cette année, à savoir Sketches pt 1 et Sketches pt 2. J'allais donc m'empresser de downloader tout ça et, par mesure de précaution, j'écoutais la chose. Or, derrière The Warpath et A Summer Song, il n'y a rien. Enfin, pas grand chose. Rien à la hauteur de ces chansons, promesses que Conner ne sait pas tenir sur la longueur. Et de réviser du même coup mes prévisions de carrière pour Conner (seul le temps me donnera tort ou raison).
Le Web - ou plutôt les Blogs - avait, en l'occurence, fait son travail d'écrémage ne retenant que le meilleur à livrer aux auditeurs mélomanes. C'est d'ailleurs pourquoi ces deux dernières années, je me suis contenté de ne prélever du magma de la production musicale que ces pépites que le Web distingue chaque jour, chaque heure, voire chaque quart d'heure si l'on se fie à Andy Warhol. Rien qu'en 2010, j'ai 980 titres qui ont intégré ma discothèque, oeuvres de 380 artistes différents ! (en 2011, c'étaient 1290 titres et je n'ai pas eu le courage de compter les artistes...) Si l'on s'en tient aux chiffres, il semblerait que j'ai découvert plus d'artistes ces deux dernières années que durant des années entières parfois. Mais les ai-je réellement intégrés ? Non, il y a bien longtemps que mon propre disque dur est plein, ce qui fait que lorsqu'on me pose la question "C'est qui, ça ?" pendant une lecture en shuffle de ma discothèque, je me vois souvent ces temps-ci répondre : "Je sais pas" avant d'aller jeter un coup d'oeil sur l'écran. Faut voir le bon côté des choses : ça donne de chouettes lectures aléatoires. Mais me fait m'interroger sur mon rapport aux artistes ces temps-ci. Est-on un artiste, bon de surcroit, parce qu'on a sorti un bon titre ? Non, sans doute. Me faut-il pour autant bouder ces quelques minutes de bonheur ? Non plus. Il arrive même qu'à force de passer et repasser dans mon oreille, j'arrive à me rappeler le nom d'un groupe qui n'aura sorti qu'un seul disque (ou pas beaucoup plus à ma connaissance) avant de disparaître comme Roguewaves (à ne pas confondre avec Rogue Wave - si en plus, ils s'amusent à ça, comment voulez-vous que je retienne leurs noms ?!) et leur imparable Ruins.
Ces temps-ci, si un titre retient mon attention, je télécharge l'album dans l'espoir, souvent déçu, de développer un truc sur le plus long terme. Parce que ce sont ces relations longues et fidèles qui vous apportent le plus comparées à celles qui équivaudraient à un "one night stand". Il n'empêche qu'il serait dommage de bouder son plaisir face aux "one hit wonder". Ca peut être sacrément bon sur le coup et ils seront toujours plus nombreux que les autres, comme nos amants seront toujours plus nombreux que nos amours. Et s'ils se sont démultipliés ces temps-ci, ils ont toujours fait partie de ma discothèque. Prenez Sense, découvert en 1983, tout ça parce que j'avais lu qu'ils étaient produits par Dave Ball de Soft Cell : notre relation s'est arrêtée - comme leur carrière - à Holding on. Eh bien quand j'ai numérisé ma discothèque 25 ans plus tard, et alors que bien des morceaux, voire des albums n'ont pas passé le barrage de la numérisation (mon écrémage à moi), celui-ci n'a pas été oublié. La merveille d'un seul coup.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire