jeudi 7 mars 2013

Beau, oui, comme d'autres

LACHEZ MOI AVEC BOWIE !!! C'est assez clair en capitales ou il faut que je le mette en gras ? Bon, j'aurais pu mettre "lâchez nous" mais j'ai tellement l'impression d'être seul sur ce coup que bon... Remarquez, je pourrais créer un groupe sur Facebook juste pour voir. Et pourquoi, toi, tu le lâches pas, me diront certains, s'interrogeant sur ce qui me fait revenir sur un sujet que j'ai déjà traité ici. Eh bien, tout me fait revenir à lui, c'est bien là le problème. Depuis la radio que j'allume le matin à la télévision, le soir, en passant par le Web et à peu près tous les journaux que j'ouvre. Et parce qu'on se définit aussi bien par ses goûts que ses dégoûts, je me dois de revenir sur le pourquoi du j'aime pas. Déjà, plus on en parle, moins, en ce qui me concerne, j'en ai envie. C'est peut-être snob mais c'est comme ça ; ma première réaction, quand tout le monde y va, c'est j'y vais pas. Je parle d'aller car c'est souvent pour les films que ça m'arrive. Or, quand on y pense, c'est une réaction assez débile : vais-je ne pas avoir envie de quelque chose parce que tout le monde a la même envie ? Et donc vais-je bouder une gâterie juste parce qu'elle va gâter tout le monde ? Non, je vous le dis, c'est idiot. C'est idiot mais c'est comme ça et quand tout le monde ira faire la fête au salon, je préfèrerais aller bouder seul dans ma chambre ; on ne change pas. Ou plutôt on a du mal à changer. C'est dommage car c'est sans doute comme ça que je passe à côté de plein de choses. Or dans un louable effort de changer ce déplorable comportement, de lutter contre cette pusillanimité, je me suis dit que j'allais écouter cet album de Bowie. Parce que c'est bien beau de rejeter la chose sur la foi d'un single : l'album comporte quand même treize autres titres. Comme on dit aux enfants, tu ne peux pas dire que c'est mauvais avant d'y avoir goûté, j'ai donc écouté l'album en écoute gratos ces jours ci sur Itunes. Enfin, mieux que les enfants puisque j'ai fait un grand travail sur moi même pour être le plus réceptif possible et ne pas faire la grimace avant même d'en avoir entendu une cuillerée. Ce pouvait être positif ; après tout, longtemps, je n'ai pas aimé le fromage et faisait des moues dégoûtées quand ma sœur m'en approchait un bout sous le nez. Et puis à vingt-cinq ans, parce que j'étais en Franche Comté, parce que j'avais mesuré que la vie était courte, je me suis dit que c'était bien con de ne pas essayer le fromage. Le vrai, pas le Kiri que j'aimais beaucoup quand j'étais petit. Et je me suis mis à aimer le fromage. Simplement parce que c'est bon et que je n'y étais pas, comme je le pensais, allergique. Le dernier Bowie est-il donc aussi bon qu'un Comté affiné vingt quatre mois ? Non, mais en revanche, son écoute m'a elle bien paru durer vingt quatre mois, au point que j'en étais à regretter le Bowie de... Blue jeans. Oui, je sais, c'est assez pathétique. Un peu comme l'album somme toute. Allez, on va dire que j'ai eu un léger sursaut à la quatorzième et ultime (merci mon Dieu : ils n'ont pas mis les morceaux bonus en écoute sur Itunes) chanson, Heat, où il y a un truc, un climat, une ambiance qui manque cruellement au reste de l'album. Ou qui ME manque cruellement. Le reste, ça pue les seventies, le glam rock, les guitares devant, la voix qui hurle... Et c'est là que je me suis dit que, finalement, je n'aurais peut-être pas du écouter cet album. C'est bien de faire des essais, de tester des choses nouvelles, tout ça, tout ça, mais vient un moment dans la vie où vous commencez quand même à vous connaître assez bien pour savoir assez vite ce qui va ou non vous plaire. Et peu importe que telles des Anna Wintour de la mode décidant de la tenue de rigueur, les Cassandre du rock aient décrété que LE basique de votre discothèque cette saison serait le dernier Bowie ; après tout si l'on vous inflige le jean, alors que vous savez bien que vous n'êtes fait que pour le costume, faut-il vraiment acheter le jean ? Non. Il faudrait pour ça, en avoir envie. Qu'on me donne l'envie, l'envie d'avoir envie, disait le grand penseur, Johnny Hallyday. Et, bien que souvent en désaccord, non, toujours en désaccord avec ce philosophe, je ne dirais pas mieux en telle circonstance. A côté de ça, j'ai pris un pied incroyable aujourd'hui en écoutant Hit the waves, le nouvel album des Suédois de The Mary Onettes. Sur lequel je me suis précipité car j'en avais envie. Ca pue les eighties, la new wave, les claviers étouffés, les voix fragiles... Et c'est pour tout ça que j'adore ça.



J'imagine déjà la réaction de certains se disant mais comment peut-il comparer des mecs qui font une musique, disons, comparable à celle de China Crisis à l'immense, le gigantesque, l'incroyable Bowie ?  D'abord les mecs, vous faites flipper. Ces temps-ci, y a deux personnes dont on parle à peu près autant : le pape et David Bowie. C'est pas un peu la même chose d'être fan de Bowie ? De suivre un culte qui fait que quoi qu'il fasse, quoiqu'il dise, on l'idolâtre ? Et puis ils ont, tous les deux, ce côté un peu surnaturel, alien, au-dessus des hommes. Eh bien moi, j'aime mieux me tourner vers de jeunes gens sensibles, me trouver au milieu d'eux. Et oui, qui font comme China Crisis. Justement d'ailleurs. Qu'est ce que j'ai pu écouter l'album Working with fire and steel ! Et même si l'album a un peu vieilli et que Here comes the raincloud paraitra plus gnangnan à certains que n'importe quel morceau du dernier Bowie, je m'en contrefous : cette musique me parle. C'est du Kiri, d'accord, mais je vous laisse le plateau de fromages qui puent.



C'est marrant parce que ça faisait une éternité quand même que je n'avais pas écouté China Crisis. Mais ce matin, en écoutant The Mary Onettes, qui n'en finissent plus de reproduire à la perfection le son que j'ai aimé dans les années 80, le groupe et cet album en particulier m'est tout de suite revenu en mémoire. Il y a en plus des titres de chansons SO eighties sur l'album de The Mary Onettes comme Don't you forget (to forget about me). On pourrait mettre "sic" derrière mais moi, je l'accompagnerais d'un grand soupir de satisfaction (d'autant que ce morceau reprend le motif du morceau qui le précède pour en faire quelque chose d'autre de manière éblouissante). Je rappelle à ceux qui ne s'en souviendraient pas que The Mary Onettes sont suédois (resoupir de satisfaction). Et du coup, actualité oblige, la sortie de leur album se télescope avec une autre sortie suédoise d'un groupe porté sur le son des eighties : The Embassy. J'ai découvert The Embassy il y a quelques années à l'époque où je lisais le mensuel Magic qui avait fait de leur précédent album, Tacking, leur disque du mois. C'est curieux car en relisant l'article, Magic parle de l'album de l'été 2007 alors qu'il était sorti en 2005 : l'album était-il arrivé deux ans plus tard en France ? Toujours est-il que c'est bien huit ans après cet essai (quelque peu) remarqué que débarque Sweet sensation, le nouvel album de The Embassy. Et c'est comme si rien ne s'était passé, comme si le groupe ne nous avait pas quitté il y a huit ans mais hier, donnant une suite dans la parfaite continuité de Tacking. Ce qui pourrait apparaître comme gênant, interpréter comme une stagnation ne me dérange absolument pas. Parce que leur musique est juste hédoniste : pas de grande ambition chez The Embassy, pas de dessein artistique monumental. Juste l'envie de se, de nous faire plaisir. Et en ce qui me concerne, ça fonctionne très bien comme sur Related artist, le premier single extrait de l'album.



The Embassy a beau partager avec Bowie un retour sans tambour ni trompettes des années après leur dernière apparition, on ne parle(ra sans doute) pas beaucoup de Sweet Sensation. The Mary Onettes auront au mieux trois lignes par ci par là pour leur album qui sort lundi où on leur reprochera sans doute de sonner comme beaucoup trop de groupes eighties. Mais je pourrais vous parler et surtout écouter ces deux albums pendant des heures. En revanche NE ME DEMANDEZ PLUS CE QUE JE PENSE DU DERNIER BOWIE ! A bon entendeur...

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